Donald Trump propose de déplacer les Palestiniens de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie

par contact@geopolitics.fr
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Le président américain a proposé ce samedi soir, de déplacer les populations de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie dans le cadre d’un plan de paix visant à « faire le ménage » dans le territoire palestinien. « Une excellente idée », a régit dès ce dimanche matin un ministre d’extrême-droite du gouvernement israélien.

Le revenant à la Maison blanche a proposé ce samedi 25 janvier de déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie dans le cadre d’un plan de paix consistant à « faire le ménage » au cœur du territoire palestinien, où la trêve entre l’Etat Hébreu et le Hamas est entrée dimanche dans sa deuxième semaine.

Le fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, a d’ores et déjà permis ce samedi, l’échange de quatre otages israéliennes contre quelques 200 prisonniers palestiniens.

Après 15 mois de guerre déclenchée par l’offensive sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, Donald Trump a comparé samedi soir le territoire gazaoui à un « site de démolition », et annonce avoir discuté de la situation avec le roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu’il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

« On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer », a ainsi déclaré Donald Trump aux journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

« Je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois », a ajouté le nouveau président américain.

Aussi selon ce dernier, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être « temporaire ou à long terme ».

Sans tarder, cette proposition de Donald Trump a été accueillie comme « une excellente idée », a estimé dès dimanche matin un ministre d’extrême-droite du gouvernement israélien.

« Après des années de glorification du terrorisme, les Palestiniens pourront établir une nouvelle et belle vie ailleurs », a ajouté dans un communiqué le ministre des Finances Bezalel Smotrich, dont le parti est indispensable à la coalition du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Il est un fait que la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont déjà été déplacés, souvent à plusieurs reprises par le début du conflit et depuis l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023.

Une nouvelle fourniture d’armes américaines

Donald Trump, qui s’est souvent targué durant son premier mandat présidentiel qu’Israël « n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche », a également confirmé avoir ordonné une livraison de bombes de 2 000 livres (907 kg) au service de son allié.

En son temps, l’administration Biden avait suspendu l’an passé les livraisons de telles munitions, larguées par avion, à la fois précises et dotées d’une grande puissance destructrice, estimant que ces dernières causeraient une « grande tragédie humaine ».

De son côté, Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour que soit conclu avant son investiture le 20 janvier, un accord de cessez-le-feu.

Dans le cadre de cet accord, les militaires israéliennes Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont ainsi été libérées samedi et raccompagnées vers Israël, où elles ont retrouvé leurs parents, dont les longues étreintes ont été largement diffusées en images par Tsahal.

Les jeunes femmes, qui effectuaient leur service militaire au moment de leur enlèvement et  qui étaient affectées à la surveillance de la bande de Gaza, ont ensuite été transférées en hélicoptère dans un hôpital proche de Tel-Aviv.

Non satisfaits de ce premier échange et dans la soirée, plusieurs proches d’otages et leurs soutiens ont manifesté à Tel-Aviv afin d’exiger le retour des otages restants, soit 87 personnes dont 34 mortes selon l’armée, sur un total de 251 enlevées le 7 octobre 2023.

33 otages contre 1 900 prisonniers

De l’autre côté à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule brandissant des drapeaux palestiniens a accueilli dans la jubilation une partie des quelques 200 Palestiniens fraichement  libérés.

Portés sur les épaules des habitants enflammés, toujours revêtus de l’uniforme carcéral, ceux-ci ont pu retrouver leurs proches, dans une émotion peu contenue.

Un premier échange de trois otages israéliens contre 90 prisonniers palestiniens s’était déjà tenu le premier jour de la trêve le 19 janvier dernier, au sein du territoire palestinien dévasté et plongé dans une crise humanitaire sans précédent.

Bisbilles au sein du gouvernement Netanyahu

L’offensive du Hamas à l’encontre de l’Etat Hébreu du 7 octobre 2023, a entraîné la mort de 1 210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

La réponse lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza assiégée, a fait au moins 47 283 morts, également en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

Durant cette première phase, doivent être négociées les modalités de la seconde, dont l’objectif est de permettre la libération des derniers otages, en préalable à la dernière étape portant elle, sur la reconstruction de Gaza ainsi que la restitution des corps des otages morts en captivité.

Toutefois sous la pression de l’extrême droite, une partie du gouvernement de Benjamin Netanyahu entend reprendre les combats et en découdre à l’issue de la première phase de l’accord, ce qui condamnerait plus que probablement les derniers otages.

Signe des difficultés à mettre en œuvre l’accord, un différend de dernière minute a bloqué samedi le commencement du retour prévu dans le nord du territoire, de centaines de milliers d’habitants déplacés par plus de 15 mois de guerre.

Aussi l’Etat israélien a conditionné l’ouverture du « corridor de Netzarim », qui isole le sud du nord de la bande de Gaza, à la remise d’une curieuse otage civile dénommée Arbel Yehud, invoquant le non-respect par le Hamas d’un terme de l’accord de trêve qui n’a pas été rendu public, l’obligeant à relâcher « en premier » les civiles. Le mystère reste entier sur cette personne.

En retour, un dirigeant du Hamas a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat, que la mystérieuse otage civile serait « relâchée à l’occasion du troisième échange », ce dernier étant théoriquement  prévu le 1er février prochain.

Rédigé avec l’AFP

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