Durant sa tournée régionale et au terme d’une visite de trois jours au Liban, le chef des opérations de paix de l’ONU Jean-Pierre Lacroix, a déclaré ce jeudi par voie de communiqué, que la résolution 1701 du Conseil de sécurité reste le cadre pour revenir à la stabilité et la consolider.
Durant trois jours et avant de s’envoler vers Israël, le chef des opérations de paix a enchainé les réunions avec de hauts responsables libanais, dont le Président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Najib Mikati, le ministre de la Défense Maurice Sleem, le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib et le commandant de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun. Portant haut le message onusien et notamment celui du Conseil de sécurité, Jean-Pierre Lacroix en bon diplomate, a de nouveau plaider sur la nécessité pour le Liban et Israël de s’engager à mettre pleinement en œuvre leurs obligations au titre de la résolution.
Lors de sa rencontre avec des membres du corps diplomatique et des représentants des pays contributeurs de troupes à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le porte-parole des Nations Unies en a profité pour exprimer « sa sincère gratitude pour leur soutien continu à la mission », ainsi qu’à la sécurité et à la stabilité le long de la Ligne bleue, qui sépare le Liban et Israël.
« Les Casques bleus de près de 50 pays contributeurs de troupes continuent de faire tout leur possible pour s’acquitter de leurs tâches, dans des conditions très difficiles et éprouvantes. Ce faisant, ils contribuent à créer et à maintenir l’espace nécessaire à l’émergence d’une solution politique et diplomatique. Nous leur sommes extrêmement reconnaissants pour leur dévouement et leur engagement », a ainsi déclaré Jean-Pierre Lacroix.
Les Casques bleus régulièrement visés et blessés
Lors d’une visite à une position de la FINUL à Mansouri et au quartier général de la mission à Naqoura, Jean-Pierre Lacroix a rencontré des Casques bleus civils et militaires, dont certains avaient été blessés lors d’attaques directes et d’échanges de tirs.
« Je réitère l’appel de l’ONU à une cessation des hostilités. L’ONU soutient les efforts diplomatiques visant à atteindre cet objectif et à une mise en œuvre complète de la résolution 1701 », a-t-il martelé à qui voulait l’entendre.
Il s’agissait de la troisième visite de l’émissaire des opérations de paix au Liban cette année. Ce dernier doit se rendre dès ce vendredi en Israël afin d’y rencontrer des « responsables politiques » sans aucune précision tant sur l’agenda que ces personnalités…
Durant ce temps, perdurent les hostilités sur les populations civiles
De son côté, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric, a indiqué jeudi, lors d’un point de presse, que l’Organisation reste « très préoccupée par les échanges de tirs incessants entre l’armée israélienne et le Hezbollah. De minuit à midi aujourd’hui, heure locale au Liban, treize frappes aériennes ont été enregistrées par la FINUL dans toute sa zone d’opérations. La FINUL rapporte que les opérations de l’armée israélienne dans le sud du Liban et les affrontements avec le Hezbollah se poursuivent », a précisé Stéphane Dujarric. Et de poursuivre : « Nos soldats de la paix signalent d’intenses affrontements, des frappes aériennes et des tirs indirects dans la zone de Shama (secteur ouest). L’activité de l’armée israélienne s’est également poursuivie dans l’est de la zone d’opérations de la FINUL avec des affrontements près de Houla. Nous rappelons à toutes les parties leur obligation d’assurer la sécurité du personnel et des biens de l’ONU et de respecter l’inviolabilité des locaux des Nations Unies à tout moment », a ajouté le porte-parole, comme un prêche dans le chaos !
Et comme un énième bouteille à la mer : « Les parties au conflit doivent respecter le droit international et protéger les civils et les infrastructures civiles. Nous continuons de soutenir les efforts visant à un cessez-le-feu et à une solution diplomatique ».
Une avancée sur la livraison d’aide humanitaire dans la région de Baalbek
S’agissant de l’aide humanitaire, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a indiqué que déjà mercredi, un convoi d’aide humanitaire de 14 camions a pu livrer une cargaison d’urgence – notamment de la nourriture, des fournitures médicales, de l’eau, des produits d’hygiène et d’assainissement – dans la région de Ras Baalbek situé dans le gouvernorat de Baalbek-Hermel. Il s’agit du premier convoi depuis le 23 septembre de cette année.
Toutefois loin d’un début de discussion pérenne, durant ce temps les frappes aériennes se poursuivent dans tout le pays, en particulier dans les zones densément peuplées des banlieues sud de Beyrouth, provoquant de lourds dégâts tant matériels qu’humains et accélérant les déplacements. « Nous réitérons une fois de plus que l’utilisation d’armes lourdes dans les zones densément peuplées doit être évitée », a conjuré Stéphane Dujarric.
L’UNICEF souligne quant à elle et de son côté que les enfants du Liban subissent actuellement la phase la plus meurtrière de la guerre. Plus de 80 % de tous les enfants tués au Liban au cours de l’année écoulée l’ont été au cours des 50 derniers jours.
Mercredi, en une seule journée, 13 enfants ont été tués dans trois frappes aériennes israéliennes distinctes sur le gouvernorat du Mont Liban, d’après les autorités libanaises.
Le nombre de blessés est également en hausse. Les autorités libanaises signalent que plus de 14.000 personnes ont été blessées depuis octobre de l’année dernière, ce qui met à rude épreuve un système de santé déjà très sollicité dans ce pays.