Une nouvelle proposition égyptienne prévoit un cessez-le-feu progressif et le transfert du contrôle du point de passage à l’Autorité palestinienne. Le Caire aurait également transmis à Israël, la liste des otages devant être libérés lors de la première étape de l’accord éventuel.
Un haut responsable égyptien a dévoilé en début de semaine, les contours d’une nouvelle proposition de cessez-le-feu à Gaza. Ce plan prévoit notamment un arrêt progressif des combats, accompagné d’un retrait des troupes israéliennes du passage de Rafah, puis d’une trêve temporaire de 60 jours de tous affrontements. Selon cette même source, une semaine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, débuterait une libération par étapes des otages israéliens encore en vie, en contre partie de la libération d’une centaines de prisonniers palestiniens, « selon des critères à définir entre les parties ». Durant ces 60 jours, l’Etat Hébreu maintiendrait néanmoins une présence militaire à Gaza.
Le plan égyptien prévoit en outre que le passage de Rafah passe sous le contrôle et la supervision de l’Autorité palestinienne. « Un comité de gestion conjoint de 10 à 15 technocrates politiques palestiniens indépendants de Cisjordanie et de Gaza sera créé », précise le négociateur égyptien, ajoutant que ce comité opérera également « sous la supervision d’observateurs américains ».
Une nouvelle période de 60 jours considérée comme « une phase test » pour les deux parties : « Si le plan tient, ce sera la fin du conflit entre les parties », souligne le responsable égyptien, tout en ajoutant que « le Hamas montre une attitude positive » et accepterait la mise en place de ce comité afin de réactiver les points de passage.
Clairement, l’objectif est de finaliser cet accord avant l’investiture du Donald Trump à la Maison Blanche. On le sait peu enclin à la négociation. Selon Le Caire, tant le président Biden que Trump ont été informés de ce nouveau plan. Cependant, le Hamas n’a pas encore entériné l’accord formellement et maintient pour l’instant ses exigences d’un arrêt total du conflit, assorti d’un retrait complet d’Israël de Gaza.
En réponse, la diplomatie israélienne a déclaré en début de semaine que « si le Hamas acceptait un exil symbolique de ses dirigeants de Gaza, un accord incluant l’arrêt de la guerre pourrait être envisagé ». Toutefois et toujours selon Tel-Aviv, « Netanyahou ne peut pas permettre une image du Hamas revenant au pouvoir ». Un accord potentiellement sur le fil donc.
L’Égypte aurait transmis à Israël une liste d’otages devant être libérés lors de la première étape de l’accord
Les otages mentionnés dans la liste « répondent aux critères humanitaires établis, notamment des hommes de plus de 50 ans et ceux ayant un problème de santé grave », argue Le Caire.
Dores et déjà, l’Egypte a remis à la délégation israélienne venue aux négociations au Caire, une liste de 30 otages qui répondent aux critères humanitaires et qui devraient être libérées lors de la première phase de l’accord en cours de négociation, a rapporté mercredi matin le journal libanais Al-Akhbar, affilié au Hezbollah.
Selon un négociateur égyptien cité par le journal, « l’identité des autres otages qui seront libérés sera convenue entre les parties pendant la période de cessez-le-feu – à condition qu’Israël n’attaque pas Gaza et que le Hamas n’attaque pas les forces israéliennes dans la bande de Gaza », poursuit l’article avant de conclure : « Il a également été rapporté que la délégation israélienne devrait fournir sa réponse aux responsables égyptiens, se basant sur l’espoir que le cessez-le-feu entrera en vigueur à la fin de la semaine prochaine ou au début de la semaine d’après ».
Dès mardi, le chef du Shin Bet Ronen Bar, ainsi que le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi, se sont rendus au Caire, afin de rencontrer les médiateurs égyptiens et d’analyser les conditions de cette nouvelle proposition, ainsi que d’autres questions brûlantes dont le contenu n’a pas été révélé par les parties. La visite a eu lieu à un moment où les responsables israéliens estiment qu’un accord avec le Hamas peut être conclu, même si aucune avancée n’a encore été réalisée.
Ces derniers jours, les discussions entre Israël et différents médiateurs internationaux s’agissant notamment d’un potentiel accord avec le Hamas, se sont intensifiées. Cependant et se plaisant à souffler le chaud et le froid, Tel-Aviv indique que les réunions du chef du Shin Bet et du chef d’état-major n’ont pas « constitué une reprise officielle des contacts pour l’accord d’otages voir même d’un cessez-le-feu à Gaza ».
Toutefois lors de ces rencontres, d’autres questions semblent émerger telles que l’après-guerre dans la bande de Gaza, ainsi que divers sujets de sécurité nécessitant une coopération avec l’Égypte.