Les élections présidentielles aux États-Unis : les scénarios possibles et leur impact géopolitique

par David OSORIO
6 minutes lire

Une campagne interne atypique

Des candidats impopulaires veillant à améliorer leur image

Il est logique de considérer, à l’approche de chaque élection présidentielle aux États-Unis, que le monde se fige en attendant d’en connaître les résultats. Mais il est certain que les élections du 5 novembre de cette année, de par leurs implications particulières, pourraient redéfinir d’un bout à l’autre le cours de la géopolitique et des relations internationales.

La campagne elle-même est atypique car elle se déroule dans un contexte profondément marqué par une polarisation croissante du pays, condamné à revivre le choix de son prochain président à l’occasion d’une revanche entre les deux mêmes candidats qu’en 2020, Donald Trump et Joe Biden.

Parallèlement et au-delà de certaines questions que nous aborderons plus loin, Trump et Biden ont concentré leur stratégie électorale sur l’amélioration de leur image auprès des électeurs, car contrairement aux élections de 2020, de nombreux analystes s’accordent pour dire qu’il s’agit d’une élection entre deux candidats impopulaires.

Depuis quelque temps, les élections aux États-Unis ont un format de “Reality Show”, ce qui les transforme en une compétition acharnée entre Démocrates et Républicains pour récolter le plus de fonds pour financer la campagne et embaucher de nombreux experts et conseillers.

Des sondages récents, notamment ceux du New York Times et du Siena College, indiquent, à la date de publication de cet article, que l’ancien président Trump devance le président Biden de cinq points parmi les électeurs inscrits dans tout le pays. Cependant, d’autres sondages d’opinion révèlent que la volatilité émotionnelle des électeurs aux États-Unis pourrait évoluer d’un jour à l’autre en fonction du pourcentage d’indécis et des débats présentiels qui se tiendront le 16 septembre à la Texas State University à San Marcos, le 1er octobre à la Virginia State University à Petersburg et, enfin, le 9 octobre à l’Université de l’Utah à Salt Lake City.

Et c’est précisément l’émotion qui constitue le plus grand thermomètre de ce processus, puisque les deux stratégies de campagne s’efforcent systématiquement de démontrer les capacités de l’un face aux incapacités de l’autre, sous une pluie d’intenses attaques politiques et personnelles.

La stratégie de Biden

Dans le cas de Biden, l’enjeu est de mettre en avant ses acquis législatifs comme il l’a déclaré lors de son discours sur l’état de l’Union du 7 mars, de minorer ses faiblesses en matière d’économie et d’immigration, et d’attaquer Trump en permanence en mettant l’accent sur les problèmes juridiques et les dangers sociaux qui pourraient être générés par l’élection du magnat new-yorkais. Biden cherche également à apparaître comme un homme actif et charismatique, utilisant toujours ses lunettes d’aviateur et sa casquette de baseball pour cacher le facteur âge et paraître plus proche des électeurs comme l’était l’ancien président Obama, tout en multipliant ses rencontres avec la presse, des influenceurs et des personnalités qui contribuent à promouvoir l’empathie dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Trump promeut son bilan et fait mieux que résister aux “affaires”

Pendant ce temps, le défi de Trump est de démontrer que les États-Unis peuvent redevenir un grand pays en brandissant son slogan de campagne : « Make America great Again », soulignant que sa présidence a signifié une ère de prospérité en matière économique et une période de stabilité pour la sécurité nationale et la politique étrangère, ce qui s’est partiellement démontré dans la lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine à travers la construction du mur à la frontière avec le Mexique et le containment de la Chine, de la Russie, de l’Iran et, dans une moindre mesure, de la Corée du Nord.

En revanche, contrairement aux calculs de ses adversaires, Trump a su habilement préserver sa campagne en transformant les processus judiciaires en une arme politique en sa faveur, utilisant comme narratif selon lequel derrière toutes les accusations le visant tel un persécuté, il y a des juges ou procureurs accusés d’être liés au parti démocrate et qui auraient pour sel objectif d’entraver sa route vers Washington. Dans le même temps, Trump a non seulement gardé intacts ses liens avec ses partisans, mais a réussi à attirer de nouveaux électeurs déçus dont les inquiétudes se concentrent sur les doutes quant à l’aptitude de Biden à gouverner le pays pendant quatre années supplémentaires.

Mais au-delà de l’inventaire des réalisations et des échecs des deux candidats, ces élections auront un impact immédiat sur l’échiquier géopolitique du lendemain. La diplomatie sera sans aucun doute à l’épicentre de cette compétition électorale car s’il est vrai que de nombreux Américains ne souhaitent pas que leur pays soit impliqué dans des conflits extérieurs majeurs, notamment en raison du coût des dépenses militaires, il est aussi vrai qu’une autre partie des citoyens aspire à ce que les États-Unis retrouvent leur leadership sur la scène internationale en tant que première puissance mondiale.

Ce contexte nous oblige à examiner un large éventail d’hypothèses face aux défis imprévisibles auxquels le politique est actuellement confronté, notamment en raison des différences majeures entre le Parti démocrate et le Parti républicain.

A SUIVRE : les conséquences géopolitiques d’une victoire Biden ou d’une victoire Trump

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