Coup sur coup le patron de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) et le Chef d’Etat-Major des armées ont fait des apparitions médiatiques inédites et remarquées.
Un objectif : dénoncer la Russie comme une menace existentielle. Et même concernant le patron des services spéciaux français, se référer au Secrétaire Général de l’OTAN, Mark Rutte qui nomme Donald Trump “papa”.
Ces sorties interrogent non sur l’état de la menace qu’ils sont certainement à même, de par leurs qualités, d’évaluer.
Mais sur une perte de souveraineté, la DGSE est par essence même une institution discrète et au service de la nation seule. Et également sur la neutralité. Si l’Armée n’est plus la grande muette, est-elle néanmoins bienvenue à désigner publiquement des ennemis et à porter des jugements quasi politiques ?
Ces interventions semblent traduire une perte de légitimité et de confiance totale dans le politique. Il appartient à Emmanuel Macron seul de convaincre les Français d’un éventuel engagement accru en Ukraine et de désigner la Russie et non plus le seul régime de Poutine comme une menace existentielle. S’il n’est pas ou plus en mesure de le faire, à lui d’en tirer les conséquences.
De grâce ne portons pas atteinte à ce que représentent les Armées et la DGSE, deux institutions qui tiennent, dans le chaos ambiant, grâce à l’abnégation, au professionnalisme, au sens du devoir et à l’amour de la patrie des militaires (et des civils) français.
Ce précédent est fâcheux et pas sans risques.
La DGSE et les Armées à la rescousse d’Emmanuel Macron ?
115
Article précedent