Agonie politique de la macronie, redressement du PS, confirmation de la faillite des Républicains, échec probablement final du zemmourisme
En attirant près d’une votant sur trois, le Rassemblement National a réussi à concrétiser la large victoire que lui prédisaient les sondages. Jordan Bardelle a placé Marine Le Pen sur une rampe de lancement idéale pour la Présidentielle. La normalisation semble fonctionner. Ce parti pourra dire un grand merci au tandem Braun-Privet / Larcher organisateurs d’une « marche contre l’antisémitisme » qui n’aura eu absolument aucun effet, si ce n’est de diluer l’héritage antisémite de Jean-Marie Le Pen.
La Macronie est extrêmement minoritaire dans le pays. Loin de la majorité à l’Assemblée Nationale et enregistrant un score indigne d’un parti au pouvoir. Cet échec est aussi celui d’Emmanuel Macron et Gabriel Attal, particulièrement présents (et parfois indécemment) dans cette campagne. Tout dirigeant respectueux des Institutions prononcerait la dissolution de l’Assemblée Nationale après un tel désaveu. Un énième changement de gouvernement ou un remaniement n’y changerait strictement rien. L’heure n’est pas aux mesures cosmétiques. Les macronistes portent aussi la responsabilité historique d’avoir institutionnalisé le RN et de l’emmener aux portes du pouvoir. Enfin, Renaissance est également responsable du recul de l’idée européenne fédérale en France, car, même si l’on additionne les listes Hayer et Glucksmann, c’est moins d’un français sur trois qui adhèrent à cette vision.
Les Républicains qui se veulent le parti héritier de la droite et du centre enregistrent un énième fiasco. Comment s’en étonner ? Ni renouvellement des personnes ni des idées. Un parti qui semble sourd et aveugle. Condamné à être la béquille de Macron à l’Assemblée Nationale (le mercato de ces grands ducs insignifiants est ouvert, seul le prix de vente à la Macronie reste à déterminer) et en même temps force d’appoint du RN pour le scrutin présidentiel. Ni cohérence, ni espérance ce parti-groupuscule est mort. Après un score encore plus calamiteux qu’en 2019, Eric Ciotti aura-t-il la décence de démissionner suivant ce que fit Laurent Wauquiez ? La réponse est très probablement négative tant il est inespéré pour un personnage aussi repoussoir d’être à la tête de la moindre formation politique. Il restera comme une moule accrochée à un rocher et conduira la procession à l’enterrement de ce parti dans un coma irréversible.
Le PS, contrairement à LR, a réussi son redressement, faisant oublier son tristement célèbre1,7% à la présidentielle et faisant plus que doubler son score, il est vrai bas, à la dernière élection européenne. Emergence de Glucksmann, positionnement exclusif sur l’Europe et international. La recette a fonctionné. Le PS redevient la première force politique à gauche.
Le score de Reconquête est un nouvel échec après le fiasco des présidentielles. Dans une élection défouloir, un score aussi faible équivaut à une fin politique. Le poulain de Vincent Bolloré vient confirmer qu’il est inapte pour la politique. Sa tête de liste sur le départ. On peut se féliciter de la non élection de Messiha et Rieu. Ces deux-là ne seront jamais élu. La République n’est pas totalement morte. Seulement dans le coma. Reconquête-Cnews le bollorisme politique pèse 5%.
Enfin le score de la France Insoumise constitue un semi-échec, particulièrement en raison du score élevé du PS et alors que les idées et programmes sont diamétralement opposés. Mélenchon a fait son temps. Il est désormais bien plus un handicap qu’un atout pour sa formation.
